Les aventures d'une Québecoise à Hawaii
Semaine du 26 septembre

Petite soirée DVD chez un collègue: The Matrix. Le DVD était installé sur un laptop, et on pensait pouvoir envoyer la sortie à la superbe télé géante. Comme la télé boudait, on s'est rabattu sur un écran d'ordinateur 21 pouces. Festival de boudin, rien n'apparaissait à l'écran. On a essayé un écran plus petit d'une compagnie différente: et la lumière fut! Mais pas le son, qui, passant tout de même par la télé, était accompagné d'un bourdonnement sourd et plutôt dérangeant. Alors, on a essayé plein de câbles pour tenter de corriger le problème technique, pour comprendre que le problème venait peut-être de la sortie du laptop... Alors, on a fait sortir le son des haut-parleurs du laptop tout en gardant l'image sur le grand écran, mais ce n'était pas assez fort... Alors on a pris un microphone pour capter le son des haut-parleurs du laptop et l'envoyer à la télé: pas fameux. Comme la pizza était en train de cramer dans le four et que l'heure avançait, il a fallu couper court à nos intéressantes expériences et accepter le bourdonnement continu de la télé, auquel on a bien fini par s'habituer.

Excellent film. Alors que eXistenZ de la semaine passée avait pour thème des mondes imaginaires (virtuels) générés pour le plaisir et par un gadget technologique, ici, avec Matrix, on a affaire à un monde virtuel imposé généré par des extra-terrestres. Et je suppose qu'il y aura bien d'autres films sur ce thème.

Réunion TOM, Telescope Operations Meeting, comme à toutes les 2 semaines. J'y ai rapporté les structures parasites qu'un observateur m'a signalées la semaine passée. Pas d'explication rapide. On est surpris. Il faudra surveiller le détecteur la prochaine fois qu'on va l'utiliser.

Un peu de baseball sur l'heure du dîner, entre québecois seulement, avec 2 autres astronomes du Kébek! Ça fait du bien quand ça fait mal... je me suis prise une balle en plein sur le front, après que la dite balle ait ricoché sur mon gant. Ouille, pour ne pas dire #&*^$#&* [censuré] &^#%$. Je pense avoir entendu un espèce de crunch, en tout cas, je l'ai sentie, la balle... Mais j'ai été légèrement déçue: pas de sang, et ça n'a même pas fait de bleu! Juste une petite bosse... On m'a approchée avec une batte de baseball pour me dire que ça pouvait s'arranger, mais, non, non, merci, sans façon, juste une petite bosse, ça va comme ça...

Comme on jouait sur le terrain du CFHT, près de certains bureaux, plusieurs ont été témoins de cette tentative d'assassinat sur ma personne, et on m'a passé plusieurs commentaires à ce sujet par la suite. J'ai besoin de leçons, je pense bien. Surtout si on se met à épier mon style. A-hem.

Plus la conférence de l'ADASS approche, plus on est submergé de demandes d'annulation, de corrections, de vérifications, d'information... On reçoit quelques dizaines de mails à chaque jour. Les mises à jour n'en finissent plus. Certains découvrent des erreurs dans leur inscription... Il y a quelques erreurs ou contradictions dans nos bases de données. Des informations se perdent, il faut coordonner les efforts de plusieurs équipes, il faut rectifier des situations avant que les participants ne prennent l'avion pour arriver ici. On a parfois l'impression que la fin du monde approche.

On tombe sur des participants pas très gentils et pas très polis non plus qui s'enflamment à cause de malentendus, ou qui nous engeulent littéralement si une information est absente de notre site Web ou n'est pas encore disponible. On nous demande ce qui se passe, et qu'est-ce qu'on fabrique. Il y a pourtant d'autres façons de demander une information que de nous traiter d'incomptétents, d'irresponsables et d'amateurs... Ceux-là, on ne leur donnera pas de crème solaire dans leur paquet de bienvenue! Qu'ils brûlent! (Sous le soleil de Hawaii, à défaut de brûler en enfer... on fait avec les moyens du bord). Bien sûr, il faut répondre à ces messages vindicatifs et explosifs, mais on le fait très doucement, innocemment, presque suavement, avec mille excuses et mille pirouettes et mille courbettes bien basses. Ce n'est pas très compliqué: on écrit exactement le contraire de ce qu'on pense... Paralysie par la gentillesse comme dirait un collègue de travail. Reste à savoir si ça marche.

Failli me faire bousiller mon auto! Toute neuve (ou presque)! Par un touriste qui n'a pas regardé son angle mort à droite avant de changer de voie après avoir subitement décidé qu'il lui fallait arrêter à la station service. Freiné à mort. Il ne restait que quelques millimètres avant qu'on s'accroche. Toujours vérifier son angle mort!

La partie de baseball hebdomadaire a été remplacée par un meeting... Snif, qu'il est difficile d'être astronome... Cependant, la réunion s'est continuée dans un resto, autour de pichets de bière, alors il ne faut pas trop se plaindre, surtout que quelqu'un a ramassé la facture...

Le plombier est venu réparer ma laveuse. Je ne l'ai pas encore essayée, que va-t-il arriver cette fois-ci?

Party d'adieu pour deux collègues de travail, un opticien et un informaticien. Encore un buffet succulent, des leis pour les personnes honorées, et des discours improvisés (ou presque). On a l'impression de faire partie d'une grande famille heureuse qui aime s'amuser et s'offrir du bon temps à chaque fois qu'une occasion se présente.

J'ai essayé ma laveuse: ça marche! Sauf que... le plombier a dû refaire la tuyauterie qui s'en va dehors, et il a creusé quelques trous dehors, de l'autre côté de la laveuse, pour savoir où il fallait qu'il branche son nouveau tuyau. Il est probablement tombé sur le système d'irrigation et ses tuyaux enfouis; pour savoir où tout ça allait, il a continué à creuser un peu partout. Et il a fait un trou dans un de mes tuyaux! Aaaaaaaaaaaargh! En voulant arroser ma haie, je me suis rendue compte que j'innonde le mur de la maison! Je le savais, ça ne pouvait pas se terminer simplement... Hhmpf... Je devrais pouvoir trouver de la colle et du ruban pour réparer tout ça. Pourquoi faut-il que ça soit si compliqué???

Question de relaxer un peu avant la conférence ADASS, un collègue, sa femme et moi nous sommes payés un petit vendredi soir au resto et au cinéma.

Resto Thai. J'y étais déjà allée, très bon et pas trop cher. En commandant nos plats, il faut cependant spécifier à quelle quantité d'épices on désire. La dernière fois, sur une échelle de 1 à 10, j'avais pris 2, ce qui était amplement suffisant pour moi: je commençais à sentir la présence des épices, suffisamment pour que ça soit intéressant, mais pas trop pour que la fumée me sorte par les oreilles. Mes compagnons de table sont un peu plus audacieux, et se tapent des 5 et 7.

Ce qui devait arriver arriva: le serveur s'est trompé, ma voisine a eu le plat pas épicé et moi, épicé 7! Un nouveau volcan naquit ce soir-là sur la Grande Ile, le volcan Manset. Dès la première bouchée, une chaleur piquante aiguillonna ma langue. Boire de l'eau soulage, mais la bouchée suivante semble encore plus épicée! Même du riz blanc nature ordinaire fade paraissait outrageusement épicé tellement mes organes sensoriels souffraient de cette attaque pernicieuse. J'avais chaud; j'avais des larmes aux yeux et le nez pleurnicheur. Impossible d'aller plus loin. Et ma voisine de table était très déçue de ne pas goûter grand chose. On a attrappé le serveur à son passage suivant pour qu'il rectifie la situation: rajouter pleins de piments forts dans le plat pas épicé et diminuer la concentration de bombes miniatures dans mon plat, probablement en replongeant le tout dans de l'eau chaude. La suite fut bien meilleure!

Ensuite, cinéma à Waimea, pas cher pour un vendredi soir (6$) pour voir The Thomas Crown Affair dans une belle et grande salle remplie à 10% de sa capacité. Un remake d'un film des années 50? 60?, qu'importe, du temps où on savait faire de bons films avec une intrigue et des rebondissements... Suspense, humour, mystère, personnages sophistiqués, nombreuses surprises, un délice tricoté serré pour l'esprit.