Les aventures d'une Québecoise à Hawaii
Semaine du 20 septembre 1999




Lundi 20 septembre 1999

Problème de laveuse... Vendredi passé, un technicien était passé pour vérifier pourquoi ma laveuse à linge se mettait à danser une samba endiablée lorsqu'elle essorait le linge. Pas de commentaire après sa visite, donc j'ai supposé que tout était maintenant réparé et je me suis parti une brassée. Erreur.

Lorsque vint le temps d'évacuer l'eau, qui se retrouve habituellement dehors à arroser quelques plantes, la laveuse a déversé tout ça DANS le garage! Ça coulait d'en dessous de la laveuse, ce n'était même pas le tuyau d'évacuation qui était percé! L'agence qui me loue la maison m'a expliqué (trop tard...) que le technicien avait changé la pompe pour qu'elle travaille mieux et surtout sans faire vibrer toute la machine. Mais le technicien avait également mentionné qu'en faisant ça, il se pouvait que la pompe ne soit plus assez puissante pour faire remonter les eaux usées par le tuyau qui ressort dehors. Il y avait risque d'innondation. Il n'y avait que moi qui n'était pas au courant...

Alors le technicien est revenu pour changer un bout de tuyau qui s'était fendu, mais maintenant, on me dit qu'il faut appeler un plombier pour qu'il refasse correctement les branchements de tuyau... Ça va prendre un petit bout, et je n'ai pas de laveuse...



Mardi 21 septembre

Pour souligner l'arrivée de plusieurs nouveaux employés, les patrons ont décidé de faire un petit luncheon sur le lanai (patio) près des bureaux des secrétaires. En effet, au milieu de la bâtisse du CFHT, il y a 2 petits jardins à ciel ouvert, avec quelques petits arbres, des plantes et quelques bancs. Plusieurs des couloirs bordent ces jardins, et sont ainsi exposés à l'air doux de Waimea, simplement abrités sous le toit. C'est donc dans et autour d'un des jardins que nous avons dégusté un buffet chaud succulent.

Mais en plus, tous les nouveaux ont reçu de leur supérieur un lei parfumé et chargé de fleurs. Le mien, comme celui de l'autre nouvelle employée, était une succession de 3 fleurs blanches suivies d'un petit bouton de rose rouge. Les hommes avaient les 3 mêmes fleurs blanches, mais à la place de la rose, il y avait une fleur orangée. Les colliers étaient presque lourds tant il y avait de fleurs; et leurs parfums ont duré plus d'une journée, certains n'ont pas été capables de travailler avec leur lei autour du cou tant le parfum était fort...

Après ce moment agréable de détente, retour au travail, avec une Opération Velcro! Les rouleaux des 15 boîtes de Velcro achetées la semaine passée doivent maintenant être coupés en petit morceaux pour pouvoir servir à afficher les posters de la conférence de l'ADASS.

On aurait pu y aller avec une paire de ciseaux, mais la tâche semblait monumentale: 15 boîtes de 4 ou 5 pieds de rubans de Velcro. Alors on s'y est pris à deux en utilisant la tranche à papier: un collègue maniait le levier du couteau pendant que je faisais avancer 3 bandes de Velcro à la fois, en essayant de ne pas rester prise dans le Velcro. On a fini par prendre un bon rythme, c'était très efficace. Sauf que la salle où l'on travaillait donne sur un des lanais, et les gens qui passaient dans le couloir pouvaient nous voir à travers la fenêtre. Combien de fois avons-nous été interrompus par des regards dubitatifs et des questions innocemment posées... "Qu'est-ce que... vous... faites?" Et les blagues classiques sur les bouts de doigts coupés... La situation était un peu ridicule, il faut l'avouer, et quand on perdait le rythme ou notre concentration, on partait à rire devant ces milliers de bouts de Velcro qui allaient s'entasser dans une boîte... En une heure environ, les 2/3 des boîtes étaient passées à la guillotine, et comme on commençait à devenir fou à cause des grincements du levier mal huilé, on a reporté la suite à plus tard.



Mercredi 22 septembre

En allant poster une lettre au bureau de poste, j'ai demandé si par hasard ma boîte postale était enfin disponible, puisque ma demande datait de 2 mois et qu'on m'avait dit que la liste d'attente était de 2 mois... J'ai bien fait de demander et non d'attendre leur appel, car ma boîte était effectivement prête! Enfin! On peut m'écrire "chez moi" et non passer par mon employeur.

Baseball sur l'heure du dîner. Il faut vraiment que j'achète mon propre gant; à la fin de la partie, parce qu'on manquait de gant, je me suis retrouvée avec une mitte pour gaucher, alors que je suis droitière. J'ai loupé toutes les balles!

En soirée: cinéma! On est allé à Honokaa, petit village du côté vert, à 15 ou 20 minutes de Waimea. La salle de cinéma présente au gré des humeurs et de l'inspiration du propriétaire des films de tous genres, mais surtout des films étrangers, ou des oeuvres que l'on ne retrouve habituellement pas dans les salles commerciales. Le choix de la semaine est disponible quelques jours à l'avance, par téléphone.

La salle est un ancien théâtre qui peut facilement accueillir quelques centaines de de spectateurs (300? 500?), avec de vieux sièges de cuir relativement confortables et un plafond très haut. A l'entrée, de vieux projecteurs de cinéma encore fonctionnels accueillent les cinéphiles; ces monstres datant des années 20 ou 30 utilisaient l'intense lumière d'un arc électrique produit en faisant passer un fort courant dans une tige de carbone pour projeter les films à l'écran. Beaucoup de volts et d'ampères, en fait, c'est quasiment une machine à souder...

Le but du propriétaire n'étant pas le faire de l'argent avec son théâtre rénové mais plutôt de partager son amour pour le cinéma, les billets sont peu chers, 5$, les haut-parleurs du système de son plutôt rudimentaire ne sont situés qu'à l'avant de la salle, et il y a quelques fois des ratés qui obligent le projectionniste à interrompre brièvement la présentation pour effectuer un dernier petit réglage pour empêcher, par exemple, l'image de tressauter.

La salle est rarement pleine, ce qui évite d'être coincé entre deux grands garçons de 6 pieds qui prennent toute la place, de devoir s'étirer le cou pour pouvoir voir l'écran, ou de se retenir pour ne pas étrangler ceux qui n'arrêtent pas de passer des commentaires à voix haute...

Ce soir, une film américain commercial, eXistenZ. Une curiosité, sans plus, à mon avis. J'ai hâte de tomber sur un film chinois sous-titré, ou sur un classique du répertoire...

A 20h40, le film terminé, nous partons à la recherche d'une table pour rassasier notre appétit vraiment très creux, puisqu'on n'avait pas eu le temps de souper. Peine perdue; le dernier resto ouvert de Honokaa avait arrêté de servir des clients 10 minutes plus tôt, et une fois à Waimea, vers 21h, seuls Subway et MacDo étaient encore ouverts... C'est un des côtés de Hawaii auquel il faut s'habituer: à 20h, tout est fermé et tout le monde dort! Pas de nightlife ici...



Jeudi 23 septembre

Du travail pour l'astronome support de Gecko: un astronome qui a observé en septembre rapporte des structures parasites dans ses données... Il se demande si c'est normal et si on peut traiter les données pour éliminer ces petites structures qui noient presque le faible signal qui est recherché.

Comme toutes les données prises au CFHT sont archivées, je peux récupérer une copie des données de cet astronome pour essayer de comprendre la nature du problème. Inspection des données, analyse, échanges de courrier électronique pour confirmer ce que l'astronome a constaté. Comme la cause ne me semble pas évidente, je fais appel à mes collègues de travail, et un technicien qui connaît bien le détecteur confirme qu'il y a eu un problème d'ordre électronique, mais sans pouvoir me donner la cause! Mystère et boule de gomme. Faudra faire attention la prochaine fois et faire des vérifications préliminaires avant de prendre des données. Pour les buts de ce projet de recherche, le parasite observé va probablement empêcher une analyse approfondie de ce qui était recherché dans les observations... Il n'est pas rare qu'un problème technique fasse perdre une nuit d'observation, ou empêche, comme c'est le cas ici, une analyse correcte et complète des observations. C'est la vie...



Samedi 25 septembre

En allant magasiner à Kona, l'odomètre de ma Corolla a enfin dépassé les 1000 milles, et la période de rodage de ma voiture est terminée! Bon, d'accord, ce n'est pas très excitant, mais il ne s'est pas passé grand chose d'excitant aujourd'hui.

Je me suis acheté un gant de baseball, je suis en train de devenir accro... J'ai dépensé pour des CD, des vêtements, de la nourriture (12 boîtes de Macaronie au Fromage Kraft... DOUZE!)...

L'agréable surprise de cette visite à Kona fut la plage où je suis allée luncher. C'est la plage située juste à côté du départ du célèbre Ironman, ce triathlon pour les sur-hommes et sur-femmes que le soleil hawaiien, les 90-100 degrés F et l'effort physique intense n'effraient pas: nage de 2.4 mille en plein océan, 112 milles à vélo sur une route surchauffée et finalement, 26.2 mille de course à pied.

Petite plage avec peu de vagues, idéale pour keiki (enfants) qui batifolaient pour se rafraîchir un peu. Le soleil se cachait derrière les nuages, mais il faisait chaud et humide.

Par hasard, je suis tombée sur 'Ahu'ena Heiau, le temple personnel du roi Kamehameha le Grand, qui lui servit de résidence jusqu'à sa mort en 1819. Ls site a été restaurée et est entretenu, mais on n'a pas accès à l'intérieur. Sur une plate-forme de pierres noires volcaniques, près de la plage, une maison recouverte de feuilles est entourée de totems et statues de style polynésien. Cette maison était décorée d'articles Chinois et Européens, au goût du Roi qui s'intéressait vivement aux cultures étrangères.

Si j'avais eu le temps, je serais allée visiter Hulihe'e Palace construit en 1838 et abritant maintenant un musée qu'il ne faut apparemment pas manquer. Ça sera pour une autre fois.



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© Nadine Manset
Dernière mise à jour: 26 septembre 1999.