Semaine du 13 septembre 1999 |
On commence la semaine en beauté, avec le Telescope Operation Meeting... Cette fois-ci, j'avais un mot à dire lors des rapports sur les missions d'observation des 2 dernières semaines. J'ai résumé les 3 heures perdues lors de la dernière mission avec Gecko, en soulignant que les observateurs ne se sont pas plaints du temps perdu et qu'ils ont été très satisfaits des mesures effectuées... On revient sur tous les problèmes survenus à l'observatoire: le système de contrôle du télescope qui paranouille ou alors qui se sent seul et envoie pendant 3 jours des milliers de demandes de connexion à un autre ordinateur, le dôme qui arrête de tourner tout seul, le télescope qui décide que telle étoile ne lui plaît pas et qui s'en va observer ailleurs... sans demander l'avis de qui que ce soit... c'est arrivé, je vous le jure!
L'observatoire a plus de 20 ans, et il accuse son âge; on pourrait penser qu'après tant d'années, tout est rodé, tous les problèmes sont connus et ont été solutionnés, et tout fonctionne bien, mais en fait, après tant d'années, tout commence à se déglinguer! Ce n'est pas parce que c'est un observatoire international à la fine pointe de la technologie que les problèmes nous évitent. Je pensais naïvement, en arrivant, que le CFHT ne connaissait pas vraiment de pannes, que l'équipement était le plus récent et le plus fiable sur le marché, que les ingénieurs avaient tout prévu, que l'entretien régulier découvrait des problèmes potentiels avant qu'ils ne surviennent (j'entends déjà mes collègues de travail hurler de rire...). Mais les pièces mécaniques s'usent, les chips électroniques rendent l'âme, les mises à jour des logiciels ne marchent jamais du premier coup (ni du 2e, d'ailleurs...); on oublie de rebrancher un fil, on intervertit 2 câbles, on fait une erreur de frappe dans un programme (c'est encore plus facile de se tromper avec un cerveau qui essaie de fonctionner avec seulement 60% de carburant)... et voilà qu'une demi-douzaine de personnes sont réveillées à deux heures du matin pour essayer d'aider le technicien d'observation à faire fonctionner notre machine à voyager dans le temps... Ça arrive assez souvent. Ça met du piquant dans nos vies professionnelles...
Un meeting, ce n'est pas assez... Allez, on s'en tape un autre d'une durée de 3 heures et demie, tous les astronomes ensemble. Tout d'abord, il reste encore des préparatifs pour les visites au sommet organisées lors de la conférence de l'ADASS début octobre... On se porte volontaire pour animer les visites, on se partage les tâches et on suggère diverses façons d'agrémenter la visite des participants (on essaie aussi de faire arriver notre budget, en suggérant de garder les participants prisonniers en haut jusqu'à ce qu'ils paient chacun 50$ de plus... ou alors, on leur offre une ballade en grue jusqu'au foyer primaire (où est situé le 2e miroir du télescope - c'est haut, c'est tout ce qu'il faut savoir!) moyennant 50$)
Ensuite, on révise qui fait quoi pour le CFHT... Chaque astronome a tout d'abord quelques instruments dont il est responsable, ce qui implique qu'il doit superviser l'utilisation de ces instruments par les astronomes de l'extérieur, fournir l'information nécessaire aux observateurs, aider à solutionner tout problème instrumental, garder les manuels d'instruction à jour, surveiller les performances de l'instrument et la qualité des données, etc. Ensuite, il faut des volontaires pour organiser les séminaires (partir à la chasse de conférenciers; supplier à genoux ou casser un bras à ceux qui hésitent), superviser la bibliothèque (approuver le budget, les achats, la gestion), éditer le Bulletin d'information du CFHT, s'occuper des différentes composantes du télescope (miroir primaire, foyer Cassegrain, foyer primaire, caméras d'acquisition, optique du télescope, filtres, lampes de calibration, etc.), les différents laboratoires (et à Waimea, et au sommet), l'archivage des données, et divers projets en route.
On discute également des 10 nuits dites discrétionnaires par semestre qui sont données aux astronomes du CFHT pour leurs propres projets de recherche. Il faut se les partager, et rentabiliser leur utilisation. Ces nuits visent à encourager les astronomes de l'observatoire à continuer à faire de la recherche malgré leurs nombreuses autres tâches. Ce ne sont pas tous les grands télescopes qui offrent cette possibilité à leurs astronomes, alors il faut en profiter...
Finalement, petite discussion sur les Observing Assistants, ces techniciens de nuit qui opèrent le télescope, mais qu'on essaie en plus de former pour qu'ils soient capables d'utiliser les instruments les plus en demande, et ainsi aider eux-mêmes les observateurs en cas de besoin. C'est un programme sérieux, où les OA retournent sur les bancs d'école, étudient les manuels d'instruction et passent un examen... Il serait peut-être temps de rafraîchir les connaissances de nos OAs, surtout qu'il va falloir entraîner notre prochaine OA qui sera parmi nous la semaine prochaine. On essaie également de trouver des façons de les impliquer plus souvent dans les activités de l'observatoire, en leur demandant de réduire des données, de participer à l'organisation de conférence, d'effectuer des mises à jour de manuels... ce n'est pas le travail qui manque, de toute façon! Et nos OAs sont des ressources sous-utilisées, pour le moment.
Pour me remettre de ces longues heures de réunions, je me suis
plantée devant ma télé qui venait tout juste d'être branchée au
câble (pour ceux qui ne s'en souviennent pas, mon antenne ne capte que
de la neige - et encore, pas de la vraie, celle qui, blanche, froide et
cristalline, crissent sous nos pieds quand il fait -20C et étouffe les
bruits de la ville dans une ouate lumineuse... y'a pas de neige, sur les
plages...) . Je peux enfin me gaver de comédies abrutissantes, de films
américains de série Z où le Président des USA sauve la planète, et de
publicités agressives. Mais aussi de reprises de séries de
science-fiction, d'épisodes de Star Trek (yes!yes!yes!YES!) et autres
séries SF, de documentaires scientifiques intéressants et de Bugs
Bunny. Je devrais pouvoir y trouver mon compte!
Journée de travail à la maison, à attendre que le technicien de la
compagnie de téléphone vienne refaire le filage de 2 de mes prises de
téléphone (pour que toutes mes prises soient sur la même ligne). Ils
sont finalement arrivés à 16h, dans 2 gros camions gigantesques, ça a
pris 5 minutes et tout s'est fait de l'extérieur. Au moins, c'est
fait. C'est le résultat qui compte.
Aujourd'hui, le CFHT a utilisé les talents et les connaissances de 2 de ses astronomes pour... aller acheter 1/3 de mille de Velcro à la quincaillerie... Une explication, peut-être? Pour l'ADASS, il faut accrocher 160 posters à des panneaux, à l'aide de petits morceaux de Velcro. Un calcul savant (c'est pour ça qu'ils avaient besoin d'astronomes... mais c'est une blagueeeeuuu!) est arrivé à un grand total de 1/3 de mille de Velcro à acheter, avec un paratonnerre pour éviter les foudres de la secrétaire qui tient les cordons de la bourse... Comme y'avait pas de paratonnerre à la quincaillerie, il a fallu réviser à la baisse la quantité de Velcro requise, et utiliser des coupons-rabais. Comme il fallait 15 boites et que la limite était de un coupon par client par visite, on a envoyé à la quincaillerie toutes les secrétaires, le mécanicien, des astronomes et le directeur des finances, aller acheter une petite boîte de Velcro avec un petit coupon. Tout à fait ridicule, mais comme le ridicule ne tue pas, personne n'est mort, c'est le principal!
Un peu plus tard, on a cette fois-ci utilisé les talents de nos astronomes pour le Bien de la Science (notez les majuscules). Les demandes de temps d'observation au CFHT qui sont parvenus du Canada et de la France pour la période de Février à Juillet 2000 ont été divisées selon l'instrument demandé, et chaque astronome doit maintenant vérifier la faisabilité technique de chaque demande; si un professeur Tournesol demande à utiliser le CFHT pour observer le Soleil, la demande ne se rendra pas bien loin, grâce à nos soins. Plus sérieusement, il faut vérifier si l'instrument sera disponible dans la configuration demandée par chaque astronome, si la précision demandée peut être atteinte, si le nombre de nuits demandées est raisonnable selon le projet, si le détecteur demandé est bel et bien sensible aux longueurs d'onde demandées, etc. L'évaluation scientifique des demandes (les projets vont-ils contribuer à l'avancement de nos connaissances astronomiques?) sera faite par la suite par un comité d'astronome canadiens et français, qui auront la difficile tâche d'éliminer une grande partie des demandes, faute de temps disponible...
Pour ma part, je dois donc me taper une dizaine de demandes faites avec Gecko. C'est intéressant, en fait, parce qu'on découvre ce qui se fait maintenant en astronomie, et dans quelle direction nos connaissances nous mènent. On se met au courant des plus récents développements dans plusieurs domaines, on découvre des controverses et les projets imaginés pour essayer de les résoudre. On jette un oeil par le trou de la serrure pour voir l'astronomie de demain...
Mais il n'y a pas que le travail dans la vie. Il y a aussi, prenons un exemple au hasard, le baseball et la partie que le CFHT et Keck sont supposés jouer contre Subaru (ce sont tous des noms de télescopes au sommet du Mauna Kea). Cette fois-ci, j'ai mis le pied sur le terrain pour aller courir après une balle pendant une heure. J'ai aussi batté (en bon français) pour la première fois de ma vie; la première balle qui m'est arrivée dessus n'a fait que Ptoink! et n'est pas allée bien loin, mais j'ai réajusté mon tir et remonté mes lunettes pour les balles suivantes. On m'a dit qu'il fallait de préférence frapper la balle vers l'avant et non vers l'arrière. C'est noté.
Il faisait beau, pas trop chaud, pas trop de soleil. On était à peine
une demi-douzaine, mais ça nous a fait courir plus et plus loin. Ça
défoule, ça fait du bien sur le coup mais ça fait bobo le jour suivant
quand certains muscles protestent notre façon plutôt tarabiscotée de
frapper sur une petite baballe. C'est noté.
Failli me faire couper le téléphone... Quand j'ai fait affaire avec la compagnie locale de téléphone (le formulaire, 56 coups de téléphone et tout le tralala), on ne m'a pas demandé mon adresse postale, alors une facture envoyée à mon adresse physique (la petite maison sur sa petite rue) que le bureau de poste ne connaît pas étant donné que tout fonctionne avec des boîtes postales, a été retournée à la compagnie de téléphone, qui me donnait 24 heures pour leur fournir l'information requise... Bien sûr, personne n'a pensé à me demander mon adresse postale, et j'ai donné tellement de renseignements à tellement de représentants que je ne savais pas que la compagnie de téléphone n'avait pas mon adresse postale... Bref. Un autre coup de téléphone pour mettre les points sur les i.
J'ai vu un gecko se faufiler dans ma cuisine. Petit lézard agile de
10 cm qui bouffe les insectes et porte chance, selon les croyances
locales. Ce petit énergumène a un drôle de cri; un "qwac! qwac! qwac!"
qui ressemble au bruit d'une perruche qui s'étouffe parce qu'elle
s'énerve avec les joujoux de sa cage. Il y a une perruche bleue comme ça
au Québec... Z'avez jamais entendu une perruche
qui s'étouffe et qui tousse? Ça fait "qwac! qwac! qwac!"...
Grande journée aujourd'hui, mais pas pour le CFHT, pour le télescope japonais Subaru. Cérémonie officielle d'inauguration au sommet. Avec la visite de la princesse japonaise dont j'ai le nom sur le bout de la langue, des mesures de sécurité à n'en plus finir, et un mystère à savoir où ils ont stationné leurs douzaines de véhicules au sommet pour la dite cérémonie.
Autre bibitte dans ma maison. Coquerelle. C'est plutôt joli: 5 cm de
long et 1 cm de large, couleur rousse franche, carapace propre et
luisante, une petite tache claire sur la tête, deux longues
antennes... Mais ça court vite et c'est difficile à attrapper. Et
écraser. Un petit insecte,
ça va, on prend un petit mouchoir et on aplatit tout ce qu'on peut. Une
coquerelle, c'est plus compliqué. D'abord, un petit mouchoir, c'est pas
suffisant; il faut au moins 3 essuie-tout. Mais avec 3 essuie-tout dans
la main, on ne voit pas trop où on vise; problème. Ensuite, un petit
insecte, une fois écrasé, ça laisse une petite tache. Mais une grosse
coquerelle comme ça, ça laisse du jus partout, et si on ne veut pas être
obligé de laver tous les murs, il faut viser juste et ne pas s'y
reprendre à 10 fois... Surtout que des coquerelle, c'est résistant, et
des demi-coquerelles aussi; j'en ai eu une (ou plutôt, une demie -
j'avais mal visé) qui s'est promenée dans mes tiroirs pendant 24 heures
avant de rendre l'âme. Alors j'ai couru après une de ces bibittes, me
demandant si je devais viser la tête ou l'abdomen. Raté. Ça court vite,
comme je disais. Raté. Et je ne vois pas où je vise. Et encore raté. Et
elle s'est sauvée!
Aloha Festival à Waimea. Le dit Festival se déroule partout à Hawaii pendant plusieurs semaines, et c'est la fête sous toutes ses formes: danses de hula, spectacles, parades, expositions... Aujourd'hui, c'est à Waimea que la fête se déroule. À partir de 9 heures, des marchands installés sous des tentes vendaient des produits locaux, de tous les styles et pour tous les goûts. Vêtements aux motifs hawaiiens (T-shirts, chandails et robes aux motifs de fleurs, symboles, pétroglyphes...); artisanat de bois (bols, horloges, ustensils de cuisine...), bijoux, nourriture, bandeaux, casquettes, artisanat d'osier, leis (ces magnifiques colliers de fleurs fraîches et éphémères) aux parfums tropicaux, céramique, fleurs et plantes, courtepointes, objets faits de coquillages ou de sable, peintures et dessins d'artistes locaux, herbes médicinales... Plutôt cher, mais il faut encourager l'économie locale...
A 10h, c'est la parade, qui défile sur à peine un kilomètre, mais en donne plein la vue pour les nouveaux arrivants comme moi... Bien sûr, on a vu passer le maire et quelques dignitaires locaux dans des voitures décapotables, entendu quelques fanfares et applaudi la section locale des scouts et l'équipe de football de l'école secondaidre.
Mais il y avait aussi la gagnante du concours Big Big Island Lady ou quelques chose du genre... La gagnante est par définition la femme la plus... "Big" de la Big Island... Rien pour le musée des horreur, c'est une dame très souriante et enjouée, couronnée de fleurs, des leis sur sa poitrine... généreuse... Ce n'est pas encore dans le mauvais goût...
Il y avait également les Princesses des différentes îles: Lanai, Molokai, Maui... Précédées de paniolos, les cowboys locaux, et suivies de demoiselles tout aussi royales, elles montaient à cheval, dans de grandes robes de satin et de velours, la tête sous des couronnes de fleurs, des leis autour du cou. Même les chevaux avaient des leis autour du cou; parfois de simples colliers de coquillages, parfois de larges bandes de verdures tressées, parfois une explosion de fleurs colorées... Même un chien, qui accompagnait un groupe, avait son lei de fleurs jaunes...
Derrières les chevaux, il y avait souvent des clowns de service avec un petit chariot décoré et une pelle (ils sont derrière les chevaux...)... Si je vous dis qu'un chariot était un bol de toilette vieux rose tiré par un tout-terrain, vous comprenez mieux?
Il y avait aussi des voitures chics, à partir d'un modèle peut-être "T", jusqu'aux spécimens bruyants des années '70. Je n'y connais rien aux autos, mais il y avait là de la belle bagnole, de la Rolls sûrement, Mercedes peut-être, des intérieurs de cuir, du chrome reluisant partout, de la classe à en revendre.
J'ai vu passer un char allégorique plein de keiki, des enfants, entourés de fleurs et de branches de palmiers... En voyant passer les cheerleaders et les joueurs de football, j'ai remarqué la diversité des ethnies présentes: asiatiques, philipinos, blancs, hawaiiens, et mélanges joyeux de tout ça. Mais plus de non-blancs que de blancs...
A la fin de la parade, une reconstitution de ce à quoi devait ressembler une suite royale hawaiienne avant l'arrivée des Blancs: simples pagnes rouges et jaunes pour les hommes (les couleurs étant celles associées à la royauté?), haut chapeaux (faits de plumes, peut-être?), toges, paréos verts pour les femmes, dont les longs cheveux foncés étaient couronnés de leis verts...
Ce temps est révolu... Les vagues d'immigration ont tout changé le portrait ethnique (social, économique, politique, géographique et écologique également), comme on le remarque en regardant les gens. Comme on peut le constater aussi après la parade, lors d'un spectacle de tambours japonais, les japonais étant le 2e groupe le plus important sur l'île, après les Blancs. Où peut-on voir de ces spectacles en dehors du Japon? Où y a-t-il des clubs pour apprendre à frapper de ces tambours? A Hawaii!
Le spectacle était très réussi. Trois séries de tambours (petits tambours pas très hauts qui donnaient un son plutôt clair; tambours moyens au centre de la musique; un gros tambour placé horizontalement à la hauteur de la tête du musicien) ont servi à rythmer les pièces présentées. Les roulements de tambours, crescendo ou decrescendo ou à plein volume étaient ponctués d'exclamations (en japonais) courtes et fortes donnant encore plus d'impact aux percussions. Les musiciens changeaient parfois de tambour, effectuant des tours sur eux-mêmes et des sauts de côté. Des sons variés étaient produits en tapant au centre de la peau, à son pourtour, ou contre les côtés du baril. Quelques autres instruments de percussion simples, faits de métal ou de bois, ont été utilisés avec une flûte pour apporter un peu de mélodie aux morceaux présentés, quoi que les tambours sont toujours restés au centre de l'attention.
A entendre ces tambours puissants et à voir les musiciens y aller allègrement de leurs biceps, on avait envie de bouger, de taper du pied, de faire comme eux... Qu'a cela ne tienne! Quelques volontaires parmi l'assistance, surtout des jeunes, ont eu la chance d'essayer ces instruments de percussion. La plus jeune des cobayes a eu un peu de difficulté à suivre ses comparses, et son tambour, systématiquement en retard sur les autres, faisait écho, ce qui a bien fait rire le public. Ça été encore plus drôle quand, prenant son élan pour ne pas rater son coup (... de tambour...), sa baguette a rebondi sur la peau et est allée revoler vers l'arrière, propulsée par un tantinet trop d'enthousiasme...
Ce spectacle de tambours japonais a été suivi de plusieurs heures de
musique pop-rock-rétro-hawaiina, grâce à la participation de musiciens
locaux. Quelques chansons rétro adaptées à la saveur locale,
compositions originales chantées en hawaiien, un peu d'influence rap
parfois... Pour tous les goûts, ou presque.