Semaine du 11 octobre 1999 |
J'étais prête depuis début d'août, je me suis décidée à aller passer mon permis de conduire de l'état d'Hawaii. J'avais lu et relu le Driver's Manual, et appris par coeur les séries de questions/réponses à la fin du manuel; j'étais archi-prête, quoi.
Trente questions sur une feuille recto-verso. Des faciles (sur la signification des panneaux de signalisation les plus évidents), des plus techniques (combien de temps a-t-on pour aviser d'un changement d'adresse?), mais quiconque a étudié peut facilement avoir les 24 bonnes réponses sur 30 requises pour passer le test.
Pendant que j'attendais au comptoir que la paperasse se remplisse, une femme est arrivé en disant: "C'est encore moi, j'ai étudié cette fois-ci!". Sans commentaire.
Photo, formulaire à remplir, et empreinte digitale du pouce droit. Ça m'étonne que les Américains si jaloux de leurs droits fondamentaux autorisent qu'on prenne un empreinte de leur pouce... 23$, merci bonjour. Un joli permis de conduire avec un arc-en-ciel.
Je vais me faire rembourser la partie non-utilisés de mon ex-permis
de la SAAQ, disparaître de la carte du Québec, et ne pas payer d'impôt!
La saga du téléphone, chapitre 37.
N'ayant pas reçu de facture de la compagnie locale de téléphone, je les appelle pour savoir ce qui se passe. Il se passe qu'ils n'ont pas la bonne adresse! Ils m'avaient déjà appelé pour ça, j'avais laissé un message sur leur répondeur tel que demandé, mais faut croire que quand je dis "fifteen", ça sonne comme "fifty", et ça donne la mauvaise boîte postale. Alors je rectifie le tir et leur donne en plein dans le mille le bon numéro de boîte postale.
J'ai fait un peu de science, cette semaine. Un papier écrit avec mon superviseur et portant sur des travaux que nous avons effectués à l'Observatoire du Mont Mégantic sur les comètes Hale-Bopp et Hyakutake avait été soumis en novembre 1998 puis corrigé ce printemps d'après les commentaires initiaux des deux arbitres qui ont jugé notre article. Ces premières corrections, reçues après un délai anormalement long de plusieurs mois, avaient été plutôt pénibles; un des arbitres demandait quelques corrections mineures et acceptait l'article pour publication sans relecture. Le second arbitre, cependant, refusait l'article pour publication et exigeait, sur un ton parfois agressif et déplacé, moultes corrections, justifications, ajouts, réécriture, et j'en passe!
Il est plutôt déconcertant de constater qu'un arbitre accepte le papier presque tel quel alors que l'autre s'objecte catégoriquement à sa publication et doute de la valeur de plusieurs données et analyses! Certaines des corrections du 2e arbitre étaient justifiées et raisonnables, et avaient été faites ce printemps; mais en fait, il avait fallu expliquer à l'éditeur pourquoi nous refusions plusieurs autres corrections demandées, et cette lettre justificatrice était plus longue que les corrections que nous avions faites! Pénible!
Le 2e arbitre a relu notre papier corrigé, et encore une fois, il est revenu sur des points que nous avions essayé d'expliquer et à l'éditeur et à l'arbitre. Même si l'article était grandement amélioré, l'arbitre demandait encore plusieurs corrections majeures... Pour trancher la question, l'éditeur en chef avait demandé l'aide de son assistant, qui nous a finalement demandé de simplement ajouter quelques informations et explications dans notre article. La position des éditeurs était beaucoup plus modérée, et favorable à notre point de vue et à nos justifications.
J'ai donc retravaillé le manuscrit pour répondre aux demandes des éditeurs.
Parallèlement à cet article, j'ai commencé à retravailler un
manuscrit, en fait, un article qui constitue un des chapitres de ma
thèse, que nous avions soumis au mois d'août. Alors que la papier sur
les comètes traîne depuis novembre dernier, celui-ci a été lu et
commenté en moins de 2 mois! Deux journaux différents, deux façons
différentes de travailler...
La saga du téléphone, chapitre 38!
Encore une fois, on me laisse un message sur ma boîte vocale disant que la compagnie de téléphone n'a pas la bonne adresse, et qu'il faut que je les rappelle d'ici 24 heures pour m'assurer la continuité du service... ah non, pas encore, c'est la deuxième fois!
J'appelle. Leur base de données avait encore la mauvaise adresse que j'avais pourtant fait corriger hier! L'information ne s'était pas encore rendue! Je re-re-donne mon numéro de boîte postale.
Ça fait un peu peur... et si jamais, en mettant à jour la base de
données, la vieille et mauvaise information est recopiée sur la nouvelle
et bonne boîte postale, on peut jouer à cache-cache longtemps comme
ça. Leur système est mal foutu et dangereux.
La conférence ADASS est terminée pour plusieurs, mais pas pour les éditeurs des comptes-rendus... Nous nous sommes donc réunis, tous les trois, pour discuter de la stratégie à adopter pour produire le livre d'ici 6 mois. Les quelques 200 manuscrits que nous allons recevoir vont être divisés en trois piles, et chacun d'entre nous devra vérifier que chaque papier respecte les règles de présentation établies (longueur du texte, format, figures, etc.). J'ai récupéré une série d'outils (scripts, ou programmes) qui permettent d'automatiser la majeure partie des opérations reliées à l'édition du livre (inclure chaque manuscrit au bon endroit dans le livre en filtrant certaines parties de texte, produire un index des sujets et auteurs, etc.). La date limite étant le 19 novembre, on a encore le temps de se préparer.
J'ai eu une poussée de sagesse cette semaine... Devenir sage fait mal. Surtout quand il s'agit d'une dent de sagesse... Elle a décidé de sortir, peut-être pour aller voir le soleil d'Hawaii. Mais elle est sortie de traviole, et un joli pic pointu agressait l'intérieur de ma joue, sans compter que la dent, coincée dans le fond, donnait des coups de coude à ses voisines pour avoir un peu de place... Bobo. Sans blague. Je pouvais à peine ouvrir la bouche suffisamment pour pouvoir manger! Quant à rires aux éclats ou à gorge déployée, fallait oublier ça, ce n'était pas drôle... Mais aujourd'hui, ça va mieux, il y a assez de place pour tout le monde et je ne pense avoir à aller chez le dentiste.
Resto thai. Le serveur m'a reconnue et m'a promis un repas épicé 8 sur 10... A la blague bien sûr. Ensuite, soirée au cinéma qui est juste à côté du restaurant, pour aller voir The Sixth Sense, dans une salle assez remplie, avec beaucoup d'adolescents excités qui avaient tendance à hurler juste aux bons moments. A la première scène qui est supposée faire peur (même si ce n'est pas à proprement dit un film d'horreur) une fille a poussé un cri strident qui a fait sursauter toute la salle en même temps. Un peu drôle la première fois, mais les fois suivantes, c'est devenu plutôt agaçant...
C'est un film de suspense / horreur / mystère... Excellent film, où
la fin, inattendue, explique bien des choses et donne envie de revoir le
film pour vérifier si tout se tient...
Les mains dans la terre et le derrière en l'air, j'ai continué à essayer de rescaper mes plates-bandes. A force d'arroser, il y a des choses qui poussent, c'est encourageant. Plusieurs plantes et arbustes avaient été complètement coupés au ras du sol, et maintenant, je commence à deviner à quoi tout ça devait ressembler. Ça pourrait être joli, si j'arrive à garder un peu d'ordre là-dedans et à contrôler les mauvaises herbes. J'arrose aussi le gazon jauni et sec. Les gens ici ne sont pas fanatiques de la pelouse-dense-et-uniformément-vert-foncé-tondue-précisément-deux-fois-par-semaine; normal, on paie l'eau, ici, entre 50 et 100$ par mois... Mais j'aimerais bien avoir quelquechose de joli en avant, pas un désert, alors j'arrose. Et puis c'est le proprio qui paie l'eau, justement pour que ses plantes, arbres et arbustes survivent au climat hawaiien, alors je pense que ça inclut le gazon. Surtout qu'il fournit aussi la tondeuse à gazon, alors...
Soirée télé! Les voisins d'en face avaient un party barbecue, avec plein de gens, des rires hystériques et des chansons un peu fort, alors pas moyen d'aller se coucher avant 23h. En fait, pas télé, mais vidéo, de la série de SF Bablyon 5 qu'un collègue m'a passée. Excellent divertissement, surtout quand je compare aux platitudes offertes à la télé américaine...
Je pensais pourvoir m'instruire et me divertir avec les canaux The Learning Channel, The Discovery Channel, Art & Entertainment, E! Entertainment... Des noms tellement prometteurs... Des documentaires sur l'histoire, la géographie, des pays exotiques, des événements politiques ou artistiques, des fouilles archéologiques, les moeurs d'animaux bizarres, la science, la médecine, l'aérospatiale, la biologie, que sais-je, il y a tant de choses à apprendre...
Mais non... Quand on nous présente un documentaire sur les feux de forêt, c'est pour nous montrer des secouristes sauver la vie de civils... Si on parle d'innodations, ce n'est pas pour expliquer comment et pourquoi elles se produisent, mais plutôt pour montrer des secouristes sauver la vie de gens perchés sur des poteaux de téléphone... Si on parle de tornades, on n'explique pas vraiment les mécanismes physiques ni les recherches actuelles sur ce sujet, on montre des secouristes sauver la vie de gens coincés sous leur maison... Ouragans, tornades, tsunamis, foudre, feux, tempêtes, blizzards, vents, pluie, tous les exemples d'une Nature déchaînée tournent autour de dramatiques exemples d'héroïsme et de courage humain.
"Métier: policier"... "Métier: pompier"... "Métier: ambulancier"... "Métier: lifegard"... "Métier: garde-côtier"... pas leur entraînement, l'application de technologies récentes pour faciliter leur travail, l'histoire du leur métier... non, on ne montre que des évévements dramatiques narrés par une voix mélo qui est supposée nous faire pleurer devant tant de malheurs et de misères.
Semaine après semaine, on suit la vie d'urgentologues qui essaient de sauver des accidentés de la route ou des victimes tirées à bout portant... si possible, on choisit un cas avec des enfants, on garde les scènes ou les patients hurlent de douleur, et certaines victimes doivent mourir - il faut montrer la vraie vie!
Même au canal consacré aux animaux, il y a une émission "Emergency Vet" où pleins de pitous piteux, de chats, d'oiseaux, de serpents et autres bêtes arrivent malades chez le vétérinaire pour être traités, avec plus ou moins de succès.
"Les 10 poursuites automobiles les plus dangereuses"... "Les 10 tornades les plus dévastatrices du siècle"... "Les 10 criminels les plus recherchés"... "Les 10 métiers les plus dangereux"... "Les 10 pires accidents d'avion"... "Les 10 meutres les plus sordides"... Voyez le genre?
Plus il y a de chaînes, moins elles ont de choses intéressantes à dire. Elle se sentent obligées d'inclure du mélo, des drames humains, des sauvetages in extremis, du sang, des meurtres et des larmes pour pouvoir attirer l'attention de leurs auditeurs...
Chaque journaliste, présentateur ou explorateur est confronté au "serpent le plus venimeux du monde", "au pays le plus pauvre du monde", "à la montagne la plus mortelle", "à la rivière la plus rapide", "à la ville la plus polluée", "au caniche le plus agressif du monde"... on est supposé frémir de peur, d'excitation, d'inquiétude... A trop écouter ces réalités extrêmes, les américains sont en train de devenir fous...
Oh, il y a bien PBS et ses reportages sérieux, une chance... je suis
également tombée par hasard sur un documentaire racontant l'histoire très
intéressante des sous-vêtements... Sujet bizarre peut-être, mais très
original, et instructif. Il y a également de bons films, surtout les
fins de semaine; Le Roi Lion, Shine, Robocop, Never Endind Story,
Wuthering Heigths et autre films tirés de classiques, Star Wars,
Carlito's Way, Rambobinette, drames historiques... Et aussi quelques
émissions de SF. Alors avec un peu de planification et plusieurs
cassettes vidéo, il y a de quoi se divertir convenablement. Mais les
inepties habituelles m'agacent!