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Tant de gens m'ont souhaité un Bon voyage à
Hawaii! que je me sentirais
coupable de ne pas leur donner de mes nouvelles... D'où l'idée de cette
page Web que tout le monde peut lire pour suivre mes aventures sur
Hawaii's Big
Island. Je vous invite à découvrir ce petit coin de notre
planète en même temps que moi, et à me laisser vos impressions par
courrier électronique (attention! décodez l'adresse, elle est codée pour
diminuer le nombre de pourriels que je reçois!):
manset AT cfht POINT hawaii POINT edu...
Merci de me lire, et envoyez-moi des nouvelles du Québec de temps en temps!
Commencons par une petite introduction, pour ceux qui ne me connaissent absolument pas...
Il était une fois une petite fille qui aimait les étoiles et qui voulait savoir comment elles faisaient pour briller. La petite fille grandit en lisant plein de livres sur l'astronomie, jusqu'au jour où, adolescente, elle participa à un Festival d'Astronomie, au mont Mégantic. C'est à ce moment qu'elle réalisa qu'au Québec, il y a des installations pour faire de la recherche astronomique, des astronomes professionels, et des diplômes (maîtrise et doctorat) en astronomie/astrophysique.
Le chemin était tout tracé devant elle: CEGEP en sciences pures, baccalauréat en physique, maîtrise et doctorat en astrophysique, ces 3 derniers diplômes à l'Université de Montréal. L'astronomie l'amena souvent à l'Observatoire Astronomique du Mont Mégantic où elle avait observé à l'oeil nu, pendant le Festival, quelque objet céleste mystérieux.
Au début de janvier 1999, quelques mois avant la fin de son doctorat, vint le temps de faire application pour des bourses et des postes d'astronomes. Plusieurs CV plus tard, c'est la Société du télescope Canada - France - Hawaii (CFHT) qui lui paya un voyage de 4 jours à Hawaii pour une visite et une entrevue. On ne dit pas non à ce genre d'invitation!
Et c'est ainsi qu'elle devint astronome résidente au CFHT, sur la Grande Ile d'Hawaii.
[Pour ceux qui étaient au Festival d'Astronomie de Juillet '99, cette
histoire vous a déjà été contée juste avant la conférence du samedi,
dans une église bondée de gens, gens qui d'ailleurs m'ont
chaleureusement souhaité bonne chance pendant toute la fin de
semaine...]
JOUR J, 20 juillet 1999, c'est-à-dire le jour du départ, jour qui passera à l'histoire (la mienne, pas celle avec un grand H - enfin, sait-on jamais).
Départ de l'aéroport de Dorval, chargée comme un mulet, avec 4 grosses valises et 2 bagages à main pleins à craquer. Comme mes meubles n'arriveront à Hawaii que dans 3 ou 4 semaines, j'ai emporté tous mes vêtements et un nécessaire de survie: sac de couchage, une poêle, une casserole, des assiettes, etc. Comme ca, je pourrai faire du camping dans une maison vide et me débrouiller ainsi jusqu'à l'arrivée des gros items.
Montréal à Los Angeles: très beaux paysages, une chance qu'il n'y avait pas trop de nuages. Immenses lacs qui pourtant ne paraissent pas si grands sur nos cartes, rivières tortueuses qui doivent sûrement suivre de jolies lois de physique pour se promener comme ca, déserts parsemés parfois de petits cercles verts parfaits qui doivent leur existence à l'irrigation. Montagnes, surtout en approchant de LA. Parfois, quand on passe dans les environs du Grand Canyon, le pilote avertit les passagers. Mais peu regardent. Pourtant, ca vaut la peine.
Pour ceux qui passeront un jour par l'aéroport de LA, il y a un resto assez spécial qui ressemble à une soucoupe volante qui aurait atterrit au milieu des édifices. D'ailleurs, si je ne me trompe pas, ce resto s'appelle The Encounter.
Arrivée à Kona, un des 2 gros aéroports de la Grande Ile (l'autre étant à Hilo). Chaud et humide, tout d'un coup. Il est 7 heures du soir, heure locale, soit 1 heure du matin pour moi (il y a 6 heures de décalage horaire avec le Québec durant l'été, et 5 durant l'hiver, car à Hawaii, il n'y a pas d'heure avancée.)
Tant bien que mal, je charge mes baggages sur un chariot trop petit,
et je me dirige plutôt maladroitement vers les compagnies de voitures de
location. Bien sûr, le fragile équilibre des baggages ne résiste pas à
une légère pente du trottoir, et je vois mes sacs aller s'échouer
mollement par terre. Avec la fatigue, les valises sont presque trop
lourdes pour moi, mais voilà-t-y-pas qu'un bon samaritain vient à mon
secours. Je le remercie, et celui-ci, à mon étonnement, m'appelle par
mon prénom! Tout d'un coup, je le reconnais: c'est Jean-Luc, un des astronomes
résidents du CFHT, un collègue de travail, quoi!
Que le monde est petit... Enfin, c'est l'île, qui n'est pas très grosse (100 par 150 km environ), même si c'est la plus grosse île de l'archipel. Tellement pas grosse que je recontre 2 autres astronomes tout de suite après; Gaspard avec qui j'ai déjà travaillé, et Francois avec qui je vais travailler au CFHT, et qui m'hébergera pour quelques jours. Ces gentils messieurs ont par la suite chargé ma voiture. Merveilleux accueil. Ca commence bien! | ![]() |
![]() | De Kona-Kailua, qui est sur la côte ouest de l'île, je me dirige vers le nord puis vers les terres pour atteindre Waimea (aussi appelée Kamuela), la ville où sont situés les quartiers généraux du CFHT. Voici une carte pour vous repérer. Entre la côte et Waimea, on passe du niveau de la mer (0 m) à une altitude d'environ 1000 mètres; en fait, on monte doucement les pentes du volcan Mauna Kea, dont le sommet est a une altitude de 4200 m (13 800 pieds, faut que je m'habitue à ces unités barbares...). L'effet des 1000 m se fait sentir: bruine/pluie, et températures plutôt fraîches. Je dirais même plutôt froides...! |
Un mot pour terminer le récit de cette journée: DODO!
JOUR 1, 21 juillet 1999.
Petite visite aux QG du CFHT, à Waimea; en fait, on est supposé dire Kamuela, car le bureau de poste ayant décidé qu'avoir 3 villes nommées Waimea dans l'archipel, c'était trop compliqué pour le courrier, Waimea devint Kamuela. Mais on voit souvent Waimea sur les cartes. Mais pour le courrier, si jamais vous m'écrivez, il faut que ce soit Kamuela... pas trop compliqué?
J'ai déjà une case postale, un bureau, un téléphone avec sa boîte vocale. Le personnel est très aimable et serviable: tout le monde a l'air content que je sois là (surtout les astronomes... ils ont hâte de me refiler du boulot!), on me fournit des documents et de nombreux renseignements: banque, poste, maison, assurances, auto, permis de conduire, numéro d'assurance sociale, téléphone, chèques de paye, assurance-maladie, assurance dentaire, assurance invalidité et assurance-vie. J'avais mis sur ma liste de priorités le compte de banque à ouvrir ainsi que l'auto et la maison à trouver. On me conseilla fortement de rajouter tout en haut une demande de casier postal au bureau de poste de Waimea, parce que la liste d'attente pour avoir son casier postal est de... 2 MOIS!
Alors cette journée-là fut bien remplie. J'ai fait une demande de case postale au bureau de poste. J'ai ouvert un compte de banque en essayant de suivre ce que m'expliquait la gentille dame à propos des comptes chèque/épargne, chèque ordinaire ou bonus, plan All-In-One à 3 niveaux, dépôts directs ou pas, balance minimale, relevés de compte, calculs des frais, carte ordinaire pour les guichets et carte de débit gratuite pour 6 mois, mots de passe et PIN, modèles de chèques disponibles, frais de ci et de ca mais si on a tel type de compte c'est différent... J'étais et je suis encore un peu perdue, mais je pense que la conseillière m'a bien conseillé: j'ai eu de jolis chèques gratos (parce que j'arrivais avec un peu beaucoup de $$$), mais comme cet argent sera dépensé rapidement pour une voiture, la dame va s'occuper de faire changer mon type de compte pour que je paie moins de frais plus tard...
Je suis repartie avec pleins de brochures et de chiffres en tête, en espérant de pas faire de gaffe à ma première utilisation d'une ATM (Automatic Teller Machine - guichet automatique).
Un p'tit lunch au Subway. Waimea est assez gros pour avoir un MacDo... Mais il y a aussi quelques petits restos sympas. A découvrir...
Visite à l'agence Property Management qui s'occupe de louer des maisons à long terme. Sur la liste, peu de choix: 3 maisons dans le centre-ville (si on peut dire) de Waimea, 6 maisons ou cottages du côté vert de Waimea, une maison du côté sec, et 6 condos à Waikoloa, un gros dortoir situé à 15 milles de Waimea, du côté sec et dans le très chaud de l'île. Je prends rendez-vous pour le lendemain matin.
15h: de retour au CFHT, on m'avait collé une réunion, même si en fait je ne commence à travailler que dans une semaine...
Ensuite, comme j'étais crevée, retour au bercail, petite bouffe et
dodo... La maison de Francois est du côté presque complètement sec de
Waimea; c'est
bien, mais le desavantage, c'est le vent! La
nuit, le vent dans les arbres me donnait l'impression que j'étais sur la
plage avec les vagues qui roulaient...
JOUR 2, 22 juillet 1999.
8h30: rendez-vous avec l'agente de Property Management pour visiter des maisons à louer.
Ce qui faut savoir sur Waimea, c'est que cette ville est située à cheval entre le côté vert (ou humide) de l'île et le côté sec. Côté humide, il pleut souvent, et il faut avoir un deshumidificateur, sinon les vêtements se transforment en compost et les livres gondolent avant de pourrir (je n'exagère pas). Du côté sec, ce problème n'existe pas; il fait toujours beau. Bien sûr, tout ce qui est du côté sec est plus cher! Par exemple, des maisons avec 3 chambres à coucher du côté humide se louent entre 800 et 900$ par mois; il y a des cottages ou maisons plus petites pour 550-650$. Dans le centre-ville de Waimea, un duplex avec 2 chambres à coucher commence à 750$ et peut aller jusqu'à 850$ ou plus. Mais du côté sec, alors là, ca commence plutôt à 1000$/mois, facilement...
J'ai donc visité 2 duplex dans le centre-ville, sur la rue Kinohoue; cuisine idéale, coin pour manger, salon assez grand avec un "den" (salle non fermée), 2 chambres à coucher, 2 salles de bain, un patio (qu'ils appellent un lanai), garage fermé. Peut-être un peu grand pour moi, même si plusieurs Québecois m'ont dit vouloir venir faire un tour chez moi! Je voulais toutefois attendre un peu avant de faire application, question de voir ce qui se fait et ce qui est offert ailleurs... ce fut peut-être une erreur...
Ensuite, j'ai décollé vers Hilo, la plus grosse ville de la Grande Ile. En quittant Waimea, il faut se diriger vers le côté humide, et alors on tombe en pleine forêt tropicale! Alors que du côté sec on ne voit que des herbes brûlées par le soleil et quelques cactus, le côté vert déborde de grands arbres (vraiment grands... en moyenne nettement plus grands que ceux du Québec...), de fougères géantes, de grosses fleurs aux couleurs éclatantes, et de plantes pétantes de santé. Sans oublier la pluie qui, généralement, tombe sans avertir à boire debout pendant quelques minutes avant d'aller voir ailleurs qui a besoin d'eau. Mais cette journée-là, il faisait particulièrement beau: très peu de nuages, peu de pluie, beau ciel bleu, soleil énergisant, et l'océan à perte de vue, bleu, immense, prenant... Avec la route qui passe dans les vallées verdoyantes, les maisons entourées de fleurs, il y a de quoi se retrouver dans le fossé si on ne regarde pas où on va... En tout cas, juste à voir ces paysages, on ne regrette pas du tout d'être là...
Hilo, Bureau des services sociaux pour avoir une carte d'assurance sociale. Premier petit choc avec la culture américaine: un gentil agent de sécurité a fouillé ma sacoche, m'a fait vider mes poches et m'a passée au détecteur de métal avant de me laisser entrer dans la bâtisse... d'ac-ccoooord... on ne proteste pas... Paperasse à remplir et hop! on vous envoie ca par la poste dans 10 jours.
On continue avec un défi tout autre: l'achat d'une voiture. Neuve. Dans un marché qui m'est totalement inconnu. Et c'est ma première! Je savais déjà que je voulais une Toyota Tercel; Toyota, c'est fiable, mes parents en ont eu plusieurs et ont toujours été satisfaits. Tercel, c'est le petit modèle modeste mais fiable, et ma soeur venait d'en acheter une au Québec, je l'avais essayée, ca me convenait.
Magasiner une auto neuve n'est pas très compliqué sur la Grande Ile. Il y a environ 2 concessionnaires par marque d'auto sur l'île; un à Hilo et l'autre à Kona. Je suis donc allée tout d'abord voir Toyota. Première surprise: pas de Tercel à vendre sur l'île! Le modèle est apparemment peu vendu, et il n'y en avait pas. J'aurais pu commander mais j'étais plutôt pressée; la location de ma voiture me coûtait 30$ par jour... Alors j'y suis allée pour le modèle au-dessus: Corolla.
Ils avaient 6-7 voitures en stock; j'ai choisi et essayé ce qui me convenait le mieux. Alors pour cette Corolla CE, 4 portes, air conditionné (un must!), sacs gonflabes, sièges arrières rabattables, phares de jour, transmission auto, pas de fenêtres électriques, miroirs ajustables à la main de l'intérieur, une "timing chain" au lieu d'une "timing belt", volant ajustable, radio/CD, horloge, on demandait la jolie somme de 18700$ + taxes. US, je vous le rappelle. (C'est combien, une Corolla neuve, au Québec, quelqu'un peut me dire?) J'ai pris mon air piteux, parce que ca défoncait allègrement mon budget (malgré la très généreuse contribution de papa-maman), et qu'initialement, je voulais un modèle en dessous... J'ai demandé 17000$; le vendeur est allé consulter son patron; on m'avait dit que les vendeurs avaient l'habitude de laisser poiroter (ou angoisser) leur client pendant 15-20 minutes avant de revenir. Mon vendeur (très sympa, d'ailleurs) est revenu après 5 minutes avec un prix de 17100$, taxes incluses. Ca m'a paru facile, comme négotiation... me faisais-je avoir? Un autre plus: un agent d'assurance a sur place fait une recherche des prix que me demanderaient diverses compagnies d'assurance. La moins chère: 1445$/an. US, bien sûr. Le service sur place est pratique (et tentant!), mais on m'avait dit que je pourrais peut-être m'en tirer avec 1000$ par an...
Je suis repartie avec la documentation de Toyota, et je suis allée voir chez Honda. Vendeur un peu moins sympa; durant l'essai routier, il m'a invitée à des soirées de danse sociale... Pas mon genre; ni la danse, ni le gars, trop familier à mon goût. Enteka. J'ai essayé une Civic. Semblable à la Corolla, avec d'autres bébelles en plus: vitres et miroirs électriques, cruise control, sièges avec plus d'options d'ajustement, mais il aurait fallu faire installer le lecteur CD (un autre petit must: je n'ai pas beaucoup de cassettes, et la réception radio est médiocre, vu le relief accidenté de l'île), pas de phares de jour, et surtout, elle m'a semblée moins puissante... Le vendeur m'a dit que la Civic était équivalente à une Tercel. Le prix? 17500$ + taxes. Tentant. Un appel à une compagnie d'assurance a refroidi mes ardeurs: ils me demandaient 2400$ par an! Mais je n'avais qu'à aller magasiner ailleurs pour l'assurance...
J'ai un peu craqué sous la pression du vendeur et fait un dépôt de 100$ pour "réserver" l'auto... C'était le seul modèle qu'il leur restait.
Retour à Waimea pour souper. Dodo.
JOUR 3, vendredi 23 juillet 1999.
8h30: encore rendez-vous avec l'agente de Property Management, pour aller du côté humide de Waimea et à Waikoloa. Du côté humide, j'ai vu 2 cottages qui faisaient pas mal chalet de fin de semaine... pour ne pas dire camp de chasse...
La première maison avait une très petite cuisine, avec des armoires très rustiques, peu (en fait, pas) d'espaces de rangement, certaines fenêtres embuées à perpette à cause de l'humidité, une chambre ouverte à l'étage (demi-étage, plutôt), pas de laveuse/sécheuse, une grande galerie extérieure. Mais on y accède par un petit chemin caché bordé d'herbes hautes, et on voit des troupeaux de vaches, le Mauna Kea, la campagne, les champs... c'est très pittoresque... c'est isolé, tranquille. Et 650$ par mois.
L'autre cottage était encore moins intéressant. C'était le 2e étage d'une maison parfois occupée en dessous. Cuisine plus grande, mais chambre ouverte à l'entrée, et salle de bain avec douche seulement... 550$, mais ca vaut ce que ca vaut.
Ensuite, Waikoloa, qui est une "banlieu sans ville", un dortoir avec peu de services (une banque, un magasin d'alimentation, un bureau de poste, une école toute neuve, une station service où l'essence est plusieurs cents plus chère le gallon) situé à 15 milles au sud de Waimea, en allant vers la côte sèche. Donc, plus sec, plus beau mais pas mal plus chaud! Un beau soleil qui tape fort, 30 Celcius, ca doit être courant, même si on m'assure qu'en soirée, c'est beaucoup plus confortable...
J'ai vu des condos seulement. Des développements de quelques dizaines d'unités, avec souvent une barrière à l'entrée, une piscine, un jaccuzzi, un endroit pour faire des BBQ et des soirées avec des amis, et un container à ordures, ca c'est du service! (A Waimea, il faut aller porter ses poubelles au dépotoir minucipal...) C'est très joli, puisque, arrosée, la terre peut faire pousser autant de plantes et de fleurs que du côté humide! La terre est aussi riche partout, mais le côté sec est désertique simplement par manque d'eau... Alors il y a des fleurs et de la verdure et des arbres partout, c'est un contraste énorme avec la terre sèche naturelle qui n'est pas irriguée. L'endroit est vraiment très joli et pittoresque, ca vaut la peine d'être vu...
Mais tous ces condos de 3 étages collés les-uns sur les autres, ca fait pas mal de monde au mètre carré, même si les condos avec 2 chambres à coucher sont spacieux; il y a des voisins partout. De plus, les murs sont minces. Et il fait chaud. C'est moins cher (700$ pour un condo de 2 chambres à coucher) qu'à Waimea, mais c'est plus loin, c'est chaud, il n'y a pas de restos, ni de centre commercial... J'aime moins.
Retour à Waimea. Téléphone pour obtenir un autre prix pour l'assurance auto: 1350$. Mouais. Et le vendeur était pas très vendeur, il ne voulait pas vraiment me faire une offre ferme. Tant pis pour lui.
Je m'étais fait une liste pour comparer la Toyota à la Honda. Je voulais la Toyota, mais la Honda offrait plus pour à peu près le même prix. Que faire? Négocier! J'ai rappelé le gars de Toyota pour lui vendre ma salade: la Honda offrait pas mal plus pour le même prix - j'ai enjolivé les choses (à menteur, menteur et demie...) - et je payais cash... Incroyable (ou non?) j'ai fait baisser le prix (par téléphone!) à 16500$ tout compris. Et j'ai aussi fait baisser l'assurance à 1266$/an. Ca n'a pas été si difficile que ca, je me demande si j'aurais pu obtenir un prix meilleur encore... J'en doute quand même, car le prix du manufacturier + options installées par le concessionnaire + transport, ca faisait déjà 16000$, avant taxes... Si j'ai fait un mauvais deal, NE ME LE DITES PAS! J'angoisserais jusqu'à la fin de mes jours...
Une variante pour le dodo: j'ai loué une maison que le CFHT met à la
disposition de ses visiteurs, sur la rue Kinohoue (où j'ai déjà visité 2
duplex), près du centre-ville. Quoi de mieux que vivre quelques jours là
pour avoir une bonne
idée du voisinage? En plus, j'ai un co-loc, un francais arrivé depuis
peu qui travaille en informatique pour le CFHT. A deux, on peut ramasser
pas mal de trucs pour mieux s'en tirer...
JOUR 4, samedi 24 juillet 1999.
8h30: le vendeur de Toyota passe me prendre pour aller à Hilo. Très sympa, vraiment, et pas bête du tout. Enfin, il connaissait autre chose que les autos... alors on a parlé de l'île, ses plages, son économie, sa géographie, le coût de la vie, et aussi d'astronomie, qui avait l'air à l'intéresser quand même un peu. Il faut faire parler les gens, même sur des sujets qu'on connaît (qu'on pense connaître), pour se familiariser avec un nouvel environnement.
Après une heure de route: Hilo. Paperasse, signatures, et un beau chèque. Alors qu'au Québec, on demande parfois de payer une voiture par chèque certifié en demandant en plus que la banque envoie un fax confirmant la validité du chèque, on ne m'a demandé qu'un chèque ordinaire, post-daté en plus parce que mon argent était non-disponible pour quelques jours encore... En pratique, j'ai donc roulé une semaine gratis avec mon auto... On pourrait croire qu'ils sont trop confiants, mais de toute facon, où peut-on cacher une voiture qu'on aurait volée?!? On ne peut pas aller bien loin, il y a de l'eau partout!!
Alors une chose de réglée. Ensuite, récuperer le dépôt que j'avais fait chez Honda. J'avais averti le vendeur la veille, alors il savait déjà que je passerais reprendre mon chèque... Il ne m'a pas mordue... Il a même trouvé que j'avais eu un très bon deal pour ma Corolla (même si je lui ai dit que je l'avais payée 16000$ au lieu de 16500$... on peut bien s'amuser un peu, non?).
Samedi après-midi, un peu de shopping; il faut bien manger... Alors direction KTA, un supermarché (le supermarché de Waimea). Le coût de la vie est plus élevé ici, je m'en rends de plus en plus compte. Pour les produits locaux (lait, oeufs, fruits et légumes frais) ca va, surtout si on achète le samedi matin au Farmers' Market, d'après ce qu'on m'a dit; 1.9L de lait entier pour 2.30$, par exemple, c'est raisonnable; 1.10$ pour une laitue icerberg, 56 cents pour un poivron vert, 30 cents pour un oignon jaune, les oeufs étaient moins chers qu'au Québec. Pour le reste, c'est plus cher. Apparemment, le truc, c'est d'aller à COSTCO à Kona; ca reviendrait moins cher même s'il faut payer 40$ pour la carte de membre.
Faut revoir le budget pour la bouffe...
JOUR 5, dimanche 25 juillet 1999.
Pas fait grand chose, à part faire le ménage de la paperasse accumulée. Ah oui, la plage :-) ... Faut en profiter, non? Hapuna Beach! Une des plus belles et plus grandes plages. Très visitée, mais bien quand même. Il y avait un peu de vague, beaucoup de baigneurs, quelques apprentis surfeurs, avec des petites ou mini planches de surf (des boogie boards). Les surfeurs (surtout du sexe masculin) s'élancent vers l'eau avec leur planche sous le bras, la laissent tomber sur le film d'eau et en même temps, posent les pieds dessus en espérant suivre l'élan de la planche... en général, tout va bien jusqu'à ce que la première vague, pourtant peu importantes cette fois-là, leur fasse perdre l'équilibre en arrivant de travers. A force de regarder, je devrais commencer à comprendre comment faire...
Sage, je ne suis pas restée longtemps au soleil, à peine une heure
(sous une bonne couche de crème solaire). Le soleil tape fort, et on m'a
assez conté d'histoires d'astronomes couleur homard cuit que j'y vais
doucement. Mais j'ai profité de l'ombre des arbres qui bordent la plage
pour lire un peu. Un livre que j'ai piqué à la maison sur Kinohou. Et où
j'ai trouvé (dans le livre) un joli tunnel creusé par 2 bibittes que je
me suis empressée d'envoyer au Paradis des Bibittes... Les bibittes mangeuses de bois, c'est un autre
problème à surveiller sur l'île... C'est bon à savoir...
Lundi 26 juillet, dernière journée off avant de commencer officiellement à travailler.
Pour pouvoir encaisser rapidement mon chèque d'aide à l'installation (courtoisie de l'employeur, mais imposable bien sûr), j'ai rempli de la paperasse. J'ai aussi ramassé de la paperasse à remplir pour les multiples assurances, la feuille de l'employé, les formalités pour l'Immigration, etc.
Optimiste, je suis allée porter mon application
pour louer un des duplex sur la rue Kinohoue. J'avais déjà figuré
comment j'allais m'installer, où je placerais mes meubles, ce que
j'achèterais en plus... Je savais déjà que j'y serais bien. Je pensais
vraiment l'avoir... Surprise... Un des
duplex était déjà loué, et celui que je voulais avait déjà été demandé!
Raté. Alors j'ai passé la journée à écumer
les journaux et à passer des coups de téléphone pour essayer de trouver
une maison qui serait encore disponible... Moral plutôt à la baisse à la
fin de la journée... Alors qu'il avait été jusqu'ici à 12 sur une
échelle de 0 à 10... Bon, j'ai su aussi cette journée que mes affaires
vont arriver de Montréal le 21 août, alors il me reste encore du temps...