Les aventures d'une Québecoise à Hawaii
Semaine du 21 février 2000




Jeudi 24 février

Les 3 éditeurs, dont je fais partie, des comptes-rendus de la conférence ADASS IX, devaient se rencontrer à l'aide du miracle de la technologie et de notre système de vidéo-conférence, essentiel maintenant que l'éditeur Numéro Un est maintenant à Victoria. Ce système très pratique est souvent utilisé pour communiquer de visu avec les gens au sommet (pour résoudre des problèmes techniques, prendre des nouvelles des observations en début de nuit, etc.) et pour faire avancer des projets instrumentaux sans obliger plusieurs partenaires à faire 6 ou 12 heures de vol nous rejoindre (ou vice versa). Il est entre autre utilisé pour communiquer avec des gens au Canada et en France.

Mais c'est toujours quand on en a besoin que le système flanche... On a passé une heure à essayer d'établir la communication, sans succès. Il y avait apparemment un problème entre les Etats-Unis et le Canada. La technologie, ça sauve du temps... quand ça marche!



Vendredi 25 février

La vidéo-conférence a été remplacée par une conférence par téléphone. Moins amusant, mais presque aussi efficace. Encore heureux que le téléphone fonctionnait bien à ce moment... On a parfois des problèmes de lignes qui se mêlent, d'appels qui ne se rendent pas... Parfois, à la maison, mon téléphone sonne une seule fois, comme ça, sans raison, ce qui est horriblement agaçant quand ça se produit en plein milieu de la nuit!

Nous pensions tous que notre astronome malchanceux avait tout vu au sommet du Mauna Kea: tempête de neige du siècle, pluie torrentielle, verglas, brume impénétrable, nuages, vents à écorner les beux... Voila que s'est rajouté à sa liste personnelle... un feu sur le versant est du Mauna Kea! L'incendie (un feu de broussailles important) était à plusieurs milles de Hale Poaku et bien en dessous du sommet, mais un nuage brun se voyait très facilement et bloquait la vue de la côte. La fumée épaisse incommodait les gens à Hale Poaku, et il neigeait des cendres! A un certain moment, on a parlé d'évacuer tout le monde par mesure de précaution, mais lorsque les vents ont tourné et que la fumée s'est résorbée, la situation est redevenue presque à la normale. Qui plus est, les observations n'ont pas souffert!



Dimanche 27 février

Magasinage à Kona. Mais ce n'est pas le magasinage en tant que tel que je vais raconter...

Sur la route en allant vers Kona, on croise toujours un panneau intriguant qui annonce la présence d'ânes sauvages... J'avais remarqué ce panneau dès ma première visite en janvier 1999, lors de mon entrevue. Je savais qu'il existe un troupeau d'ânes sauvages qui dorment dans les montagnes, descendent le matin tôt pour aller s'abreuver à des sources d'eau claire près de l'océan, puis remonte dans les montagnes au coucher du soleil.

Au moment où j'aperçois le panneau, pour la Nième fois, je me dis un peu distraitement que ça serait bien, un jour, éventuellement, de voir quelques-unes de ces bêtes.

Voilà-t-y-pas que mon voeux est exaucé, et que je dois freiner subitement pour ne pas voir de trop près une douzaines d'ânes qui sont en train de traverser la route! L'absence d'arbres ou de bâtiments m'a permis de les voir bien à l'avance, et j'ai pu arrêter sur le côté de la route, à environ 20 mètres du troupeau qui bloquait la route... Couleur brun pâle, crinière drue, petit trot sympathique et quelques ruades pour se dégourdir les papattes...

J'ai vu les ânes sauvages! Finalement! A 10 heures du matin, en plein où c'est indiqué par le panneau! Certaines personnes ont vécu des années sur la Grande Ile sans jamais en voir un seul... je suis chanceuse!

Au retour, en fin d'après-midi, pas d'ânes, mais j'ai cette fois-ci remarqué un parc d'éoliennes près de Waimea... de grands poteaux blancs au bout desquels des hélices tournoient et produisent de l'électricité. En arrivant à Hawaii, j'ai été surprise de l'utilisation assez répandue de l'énergie solaire et de l'énergie éolienne pour produire de l'électricité. Bien évidemment, j'étais habituée à l'hydro-électricité québécoise sans penser que le vent et le soleil pouvaient être réellement utilisés à des fins énergétiques...

A part les parcs d'éoliennes appartement à des compagnies, certains individus ou ranch ont leur propre éolienne ou série d'éoliennes... Il faut dire qu'à certains endroits, particulièrement dans les montagnes Kohala et dans les environ de Waimea, les vents sont parfois très forts et soutenus, ce qui est alors avantageux. De plus, la compagnie locale d'électricité offre des systèmes solaires pour chauffe-eau, et il n'est pas rare de voir quelques panneaux solaires installés sur les toits de résidences privées, et pas nécessairement des maisons très cossues.

A bien y penser, c'est tout à fait logique. Du côté sec de l'île, il fait souvent soleil, et il tape fort, alors pourquoi ne pas en profiter?

Parlant de soleil... je suis allée admirer le coucher de soleil dans un des parcs du côté des montagnes Kohala... Plusieurs locaux y étaient déjà, profitant des dernieres heures de la fin de semaine pour manger entre amis, parler et rire, et profiter du grand air. Des jeunes étaient en train de pêcher, installés sur les rochers, ou s'amusaient à se faire surprendre et arroser par les vagues. Il y avait aussi quelques touristes, mais ceux-ci se font en général rares au coucher du soleil. Paysage digne d'une carte postale: soleil couchant à l'horizon, ciel enflammé, quelques petits nuages teintés de roses et de mauves, un bateau-remorque tirant une barge en direction de Maui, quelques baleines effleurant la surface de temps en temps, danse de vagues, tantôt très discrètes et calmes, puis soudainement puissantes et enragées. Moment de perfection.



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© Nadine Manset
Dernière mise à jour: 13 mars 2000.